La genèse du livre

C’est à une audience du Tribunal de commerce de Nanterre que Ma petite entreprise a connu la crise doit sa naissance. PME spécialisée dans le conseil en ressources humaines, Solic endurait de sévères difficultés financières depuis la chute de Lehman Brothers, en septembre 2008. Au point d’acculer son jeune président, Nicolas Doucerain, à licencier les deux tiers de ses salariés et placer sa société en redressement judiciaire. L’horizon se dégage fin janvier 2010, lorsque le Tribunal déclare accepter le plan de continuation de Solic : la faillite est écartée, l’entreprise a les moyens de repartir. En sortant de l’audience, Nicolas Doucerain décide de coucher par écrit la succession vertigineuse d’événements qu’il vient de vivre.

Près d’un an et demi après le début des turbulences, l’heure n’est pas encore à l’analyse. Les événements se sont enchaînés avec une telle frénésie, avec une telle brutalité qu’il est encore trop tôt pour prendre du recul, pour démêler les tenants et aboutissants des mois écoulés. En revanche, l’envie de raconter se fait pressante, afin de partager à vif l’intensité d’une expérience si singulière et en même temps si familière à de trop nombreux chefs d’entreprise, à de trop nombreux salariés. 

Ne rien taire des angoisses éprouvées, ne pas dissimuler les souffrances endurées par les salariés, ne pas atténuer le sentiment d’impuissance et de désillusion qui ont accompagné tant de luttes quotidiennes pour la survie de l’entreprise. Mais rendre compte aussi des solidarités nouées dans l’épreuve, des soutiens familiaux ou professionnels qui ont permis d’espérer, de la force de l’envie et de la détermination : c’est tout cela que Nicolas Doucerain estime devoir relater, tel un exécutoire. Tel un message d’espoir aussi, à l’attention de celles et ceux, chefs d’entreprise, salariés, proches, qui chaque jour mettent en jeu une partie d’eux-mêmes sur des scènes centrales et pourtant largement méconnues de nos sociétés contemporaines.

Le souci de l’authenticité et de la transparence président dès lors naturellement à la rédaction de l’ouvrage, conçu comme un carnet intime de la crise. Tous les faits, toutes les situations relatés dans Ma petite entreprise a connu la crise sont authentiques et fidèles à la perception qu’en ont eue les principaux protagonistes : l’auteur lui-même, bien entendu, mais aussi ses associés, ses collaborateurs, les délégués du personnel, les avocats et les juristes de Solic, l’entourage familial enfin.

Cet exercice de vérité s’est révélé d’autant plus riche humainement que l’ouvrage est le fruit d’un échange privilégié entre un employeur et un employé : Nicolas Doucerain a en effet écrit Ma petite entreprise a connu la crise avec l’appui de l’un de ses anciens collaborateurs, Florent Papin, qui a vécu de l’intérieur les longs mois de crise au cours desquels la petite entreprise Solic a failli sombrer.

Aventure collective narrée à la première personne, Ma petite entreprise a connu la crise tire de son contexte d’élaboration singulier une force et une intensité qui sont le gage des témoignages vrais.

Nicolas Doucerain, Ma petite entreprise a connu la crise , François Bourin Editeur, parution le 05 janvier 2011.