Interview de C. Beigbeder

Homme d’affaires français, Charles Beigbeder a fondé plusieurs entreprises, dont le courtier en ligne Selftrade, le fournisseur d'électricité Poweo ou encore la société de réservation de loisirs Happytime. Investi dans différents groupements d’entrepreneurs, il contribue régulièrement aux réflexions sur l’évolution de l’économie française. 

Charles Beigbeder, vous avez rédigé la préface de Ma petite entreprise a connu la crise : comment en êtes-vous venu à contribuer à cette publication ?

Le plus simplement du monde. Il se trouve que Solic figurait – et figure toujours ! - au nombre des PME à fort potentiel auxquelles le fond d’investissement que je préside, Audacia, a apporté une importante capitalisation. Au cours du printemps 2010, Nicolas Doucerain a souhaité me rencontrer pour m’exposer un projet personnel. Il venait de traverser une crise très violente, sa société s’était retrouvée au bord de la faillite, mais il était parvenu à redresser la barre. Il était en train d’écrire le récit de cette aventure, et m’a demandé si j’acceptais de le préfacer. J’ai pris ma décision en quelques secondes.

Le fait d’associer votre signature à un livre sur la crise et les difficultés d’une entreprise aurait pourtant pu vous refroidir…

Bien sûr, un ouvrage où entreprise rime avec crise, ce n’est pas forcément une perspective très engageante. Néanmoins, je ne vois pas pourquoi il faudrait taire cet aspect du monde des affaires : je pense qu’il est au contraire important de rappeler combien l’activité entrepreneuriale est par essence fragile, en permanence exposée aux aléas de la conjoncture, à la concurrence, à l’évolution des marchés. Ne pas le comprendre ou ne pas l’assumer, c’est déjà se mettre en danger en tant que chef d’entreprise. C’est aussi pourquoi l’histoire de Nicolas Doucerain a rencontré beaucoup d’écho chez moi : ce qu’il avait enduré était similaire en de nombreux points à ce que j’avais moi-même vécu dans le passé à la tête d’entreprises en difficulté. J’ai trouvé son projet très courageux, et très responsable : quelque part, avec ce livre, il assumait une histoire qui a été source de souffrances pour lui, pour ses salariés, pour sa famille.    

C’est cette capacité à assumer une situation d’échec qui vous a le plus marqué dans le livre ?

Entre autres, mais pas seulement. Je sais que Nicolas Doucerain n’a pas souhaité faire un manuel de management, ni un guide de ressources humaines. Pourtant, force est de constater que son livre pose des questions essentielles sur la vie de l’entreprise, dans ses multiples dimensions : humaines, financières, commerciales. Je crois que c’est cette manière d’appréhender la vie d’une entreprise dans sa globalité qui m’a le plus marqué. J’ai rarement eu le sentiment, en tant que lecteur, d’être plongé avec autant de vérité dans le quotidien d’une entreprise, d’être confronté à tout ce qui rend la gestion d’une société à la fois si compliquée et si enthousiasmante. La crise amplifie sans nul doute les enjeux, et le fait que toutes les situations relatées soient authentiques confèrent une intensité, une force particulière au récit, qui est d’ailleurs aussi haletant qu’un roman policier. Quoi qu’il en soit, je pense que lorsqu’ils se plongeront dans le livre, les lecteurs comprendront mieux pourquoi je parle, dans la préface, de l’entreprise comme du lieu de l’aventure contemporaine - pour le pire comme pour le meilleur.    

3 commentaires:

  1. pas mal le beau gosse !

    RépondreSupprimer
  2. Personnellement, je ne connais pas très bien Monsieur Beigbeder mais je trouve son engagement courageux. Il accompagne les chefs d'entreprises comme SOLIC, c'est sans doute très bénéfique pour notre économie.
    Encore Bravo Monsieur Beigbeder !
    Françoise Choquet.

    RépondreSupprimer
  3. Merci pour votre vision et votre pratique des affaires. Je me permets de vous adresser 5 suggestions pour sortir de la crise en espérant ne pas avoir abusé de votre espace, mais nous sommes dans le même sujet; Bien à vousDANS LA SOCIETE MONDIALISEE, CINQ SUGGESTIONS ETHIQUES POUR SORTIR ENSEMBLE DE LA TRIPLE CRISE, ECONOMIQUE , ECOLOGIQUE ET HUMAINE

    A) EN EUROPE ET EN FRANCE
    1) DEPOLUER LE TRAVAIL D’UN ARCHAISME ADMINISTRATIF. Le chômage est dû, d’une part au coût élevé du travail légal pour les entreprises localisées en France (ou en Europe), et d’autre part dû à la concurrence en France des salariés non déclarés dont ceux issus de l’immigration clandestine subissant chez nous un véritable esclavage. Car qui paie en fait in fine la sécurité sociale des français ? les entreprises répercutent leurs contributions dans les prix de vente. Ce sont donc les consommateurs de produits français, qu’ils soient français ou étrangers. La solution consiste à réduire le coût du travail légal en remplaçant l’assiette des assurances sociales sur les salaires donc répercutées sur le prix de vente hors taxe, procédé administratif archaïque dans une économie mondialisée, par une assiette placée à la fin du cycle économique. L’asseoir sur ceux qui vivent en France et qui en bénéficient :le prix des produits consommés en France , importés ou non, sous forme d’augmentation du taux de TVA à taux différencié (faire à nouveau coïncider comme au moment de leur création dans une économie fermée payeurs et bénéficiaires). A l’exportation, sous forme d’une taxe à la sortie du territoire également à taux différencié afin de conserver le niveau actuel de prix de vente hors taxe des produits compétitifs. Demeurer un pays moderne, civilisé, c’est-à-dire un pays où l’on n’est pas tenté légalement de ne respecter ni la loi ni les hommes. Susciter la création dans le monde de groupes de pays à histoire, culture et niveau de développement proches décidant de pratiquer les mêmes formes de solidarité.

    B) DANS LE MONDE (G20 ou ONU)
    2) DEPOLUER L’ECONOMIE DE LA POSSIBILITE DE L’ENRICHISSEMENT SANS TRAVAIL : Eliminer la spéculation financière, virus du capitalisme entrepreneurial qui rend les marchés non significatifs, en réservant celui des actions aux investisseurs disposant des fonds pour payer comptant et en réservant l’accès à celui des matières premières aux seuls professionnels de celles-ci.
    3) DEPOLUER LA NATURE ET LA PLANETE. Assurer le futur de la planète et une vie décente où sont ses racines à chaque homme en accroissant les ressources de la banque mondiale pour fournir des fonds propres aux entrepreneurs des pays pauvres par une taxe mondiale sur la consommation des matières premières et des énergies non renouvelables,
    C) EN France Ceci est-il pertinent? VOICI L’IMPERTINENT :
    4) DEPOLUER LE CORPS HUMAIN DES DROGUES. Réduire le déficit de la sécurité sociale en luttant efficacement contre les drogues illégales mais aussi les drogues légales prescrites (anxiolytiques, antidépresseurs) qui polluent l’homme et le déresponsabilise , en supprimant leur remboursement. Rechercher sans tabou les causes réelles de ces consommations, qui en sont les vrais bénéficiaires et les solutions efficaces.. La nouvelle maladie ruineuse à la mode est le stress. Quelle vraie cause ? Voir point 5
    5) RENDRE L’HOMME APTE A SE DEPOLUER LUI-MEME PAR L’EDUCATION A LA PRATIQUE DE L’ETHIQUE. Michel BOURDIN 33 (0)6 85 94 67 43 Boulogne Billancourt. France. bourdin.michel yahoo.fr

    RépondreSupprimer